EN VOL - Attention à l’eau !
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- Publication : vendredi 18 avril 2008 11:22
- Écrit par Paul Pujol
L’eau et l’arbre sont de faux amis !
Lorsque l'hiver arrive et que les massifs croulent sous les précipitations, il est bien tentant de quitter les forêts obscures pour voler en bord de mer.
Sur des lieux habituels de villégiature, l'attention se relâche facilement.
Et pourtant, un nouveau danger est là.
Les risques d’un atterrissage dans l’eau comme celui d’un atterrissage dans les arbres sont en effet trop souvent sous-estimés. Dans ces deux situations, le danger persiste après l’accident et celui-ci peut très rapidement s’aggraver, le risque de se noyer se substituant au risque de tomber au sol.
L’immersion soudaine en eau froide, c’est à dire dès des températures inférieures à 15°C, est toujours très dangereuse car :
- Les capacités d’un nageur, même expérimenté, en eau tempérée n’ont rien à voir avec ses capacités entravé par des habits et un harnais se chargeant d’eau froide,
- La dextérité manuelle diminue considérablement dans une eau à moins de 15°C, surtout au moment où elle est particulièrement nécessaire à l'exécution de gestes de survie,
- La majorité des noyades est attribuable non pas à l'hypothermie proprement dite, mais à divers problèmes qu'elle recouvre, l'abaissement de la température corporelle étant rapidement suffisante pour que la personne en état de choc perde très rapidement ses capacités physiques et sa détermination mentale à rester sur le dos.
Même lorsque sa tête est soutenue par un gilet de sauvetage, il n’y a en effet aucune assurance qu’une personne ne se noiera pas dans une eau froide et agitée, même à quelques mètres du rivage comme cela est malheureusement déjà arrivé plusieurs fois en vol libre.
Si vous ne pouvez éviter l’eau, n'abandonnez pour autant jamais votre aile en vol : il est impossible de juger votre altitude en regardant seulement la surface et vous pourriez vous blesser gravement à l'impact. Concentrez-vous plutôt sur les gestes que vous allez avoir à faire - en fonction du temps que vous avez:
- Veillez à préparer votre séparation de tout ce qui pourrait vous gêner en ouvrant toutes les liaisons qui ne sont pas indispensables, ne conservant par exemple qu’une cuissarde en parapente, en débranchant tout qui peuvent vous relier à votre harnais et à votre aile (cordons électriques, tubulure, etc.), en repoussant le cordon de l’accélérateur derrière l’assise, ...
- ouvrir les poches dorsales qui emprisonnent de l'air et ont un effet désastreux sur la position dans l'eau.
- supprimer les air bag et mousse bag en faisant attention dans certains cas le parachute n'est plus extractible .
- poser vent arrière ce qui empêche de prendre la voile sur la tête et se retrouver empêtré dans les surfaces.
- se dégraffer près de l'eau et ne sauter que lorsque les pieds touchent l'eau .
Les équipements de vol libre ajoutent le risque de pouvoir être coiffé ou entravé sous la surface et devoir gérer le stress supplémentaire engendré ainsi au plus mauvais moment.
A la mi-saison et bien sûr en hiver comme toute la saison sur des lacs en montagne, redoublez de vigilance lorsque vous volez à proximité de plans d’eau ou de la mer, adaptez vos équipements à l’eau et au froid en retirant du harnais tous les accessoires qui ne sont pas indispensables au vol et en portant en cas de risque objectif (vol en bord de mer par exemple) des gants voire des vêtements en néoprène léger sous des vêtements de vol amples.
Et là pas plus qu'ailleurs, ne volez jamais seul!
CTS, Mis en ligne sur le site de la FFVL par: Paul Pujol, le 2005-11-18