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Compte-rendu du championnat de France 2005

 

 

 

Petit compte-rendu du championnat de France au Puy de Dôme

Dans la série les aventures d’un piaf au championnat de France voici le retour ou le tocard au championnat n°2. Nous nous sommes quittés l’année dernière sur la fin du championnat 2004. Ces péripéties m’avaient laissé un goût de trop peu et malgré ma peur de voler en grappe, je voulais recommencer.

Pour participer au championnat de France, il faut d’abord se qualifier. Pour cela rien de tel que de participer aux sélectives régionales et nationales. C’est ce que je fis, malheureusement, mon niveau déplorable ne me permit que de me faire remarquer par l’entraîneur de la ligue. Il sut reconnaître en moi le champion qui sommeille. Il reconnut surtout qu’il avait quatre places à caser et qu’il n’avait que deux candidats, Schneitouille et moi-même. Les autres pilotes sélectionnés de la ligue se classant glorieusement dans les trente premiers des qualifications avec par ordre d’apparition : Frédéric Bergey, Denis Petermann, François Llorens, Luis Rizo et Fabien Agenes surnommé Toctoc par l’équipe de France (le toc provenant du doux surnom de tocard).

Cette année, le site choisi est Job, charmante bourgade située dans le Puy de Dôme. Pour nous motiver, l’organisation nous a octroyé un tee-shirt, des bonbons à la menthe, une casquette, des sangles et une belle carte Michelin... ... Ce championnat commence très fort. J’ai bien fait de venir ! Je vais tous les doser ! La première journée commence. Nous déplions nos ailes sur une mousse bien tendre avec plein de myrtilles tout autour. Premier problème : comment faire partir des tâches de myrtilles sur du tissu Mylar ? Deuxième problème : comment faire entrer une aile delta dans une machine à laver standard ?

Troisième problème : comment décoller ? En effet, ma timidité naturelle m’a poussé à déplier mon aile en arrière de la foule et les décollages ne se font qu’au compte gouttes. Il reste une vingtaine d’ailes devant moi et les conditions sont excellentes ! N’écoutant que ma motivation de ne pas faire un tas, je décide de porter mon aile au décollage sud. J’arrive en nage au décollage, « Super ! Il n’y a qu’une aile devant moi ! ». Horreur ! Le pilote devant moi est un Luc L. puissance dix.

Après un quart d’heure d’attente à ronger mon frein, je vois l’aile qui était devant moi dans la ligne ouest décoller. Enfin, le pilote devant moi finit par décoller. Sans doute un moment d’absence de sa part : décoller avec un vent laminaire de face de 10 Km/h relève de l’inconscience... Je me retrouve tout seul en l’air, ils sont tous partis sans m’attendre, quel manque d’éducation ! Et moi qui avais peur de voler en grappe ! Tant pis, je les méprise, je vais faire le parcours tout seul. Je passe la B1 sans grande difficulté, la B2 n’a qu’à bien se tenir !

En fait, la B2 est bien plus loin qu’il n’y parait, et je suis obligé de quitter le relief pour ne pas me poser dans la vallée de Valciviéres, peu accueillante pour les posés. Au loin, j’aperçois une aile qui enroule sur les contreforts du relief. Je la rejoins, et nous dérivons de concert vers la plaine. Je suis, par nature, un pilote de plaine, cette nouvelle configuration de vol ne devrait pas me gêner. Nous dérivons gentiment tous les deux en milieu de vallée, vers la B2. Nous sommes bientôt rejoins par une autre aile, puis deux et enfin trois. Le thermique faiblit et je décide d’avancer. Je me retourne, les quatre autres m’ont suivi. Les amateurs ! Suivre un incohérent dans mon genre, ça frise le délit de non initié. Je me retourne à nouveau et je reconnais un des pilotes russes qui est à trois mètres derrière moi. J’ai l’impression d’être sur la voie de gauche de l’autoroute A10 avec une BMW derrière moi. Pourtant on m’a toujours dit que « quand on transite, il vaut mieux ratisser large » de plus, ça a une fâcheuse tendance à me faire paniquer grave ! Nous retrouvons un thermique quelques kilomètres plus loin. Il faut bientôt penser à passer la B2, qui se trouve en haut du relief plus à l’est. Je pars vers le relief, je me fais très vite dégueuler. J’insiste lourdement, et suis bientôt contraint à chercher un endroit où me poser. Un champ en contre-pente semble faire l’affaire. En plus, il y a un calvaire en entrée de terrain. En bon croyant, que je ne suis pas, je n’hésite pas à me signer, en passant au-dessus. Je ne me rends compte qu’à cet instant, que le vent est est très fort et que je suis sous le vent du relief. Le posé se fait quasiment à l’arrêt.

De retour au PC, je croise Frédéric Fosse, qui se fait soigner par le médecin de l’organisation. Il s’est posé dans vallée de Valciviéres, et s’en tire avec une grosse douleur dans le poignet.

Au briefing le lendemain, je me rends compte que je suis 20ème au général. Personne n’a bouclé la manche de 69 Km et le gros de la troupe est posé quelques kilomètres avant moi. Pour un pilote Francilien dans mon genre, c’est la gloire ! Schneitouille vient me féliciter, entre tocards Franciliens nous nous devons de nous soutenir, et ceci même si Eric est mon principal adversaire pour ne pas finir dernier.

La manche du jour est annulée pour cause de météo pas bonne. Super ! Je serais 20ème encore une journée. Pourvu que les cinq autres manches soient aussi annulées. Quelqu’un me rappelle alors un point du règlement : « il faut au moins deux manches pour valider le championnat ». ZUT !

La deuxième manche se déroule encore à Job. Afin de pouvoir choisir mon moment de décollage je décide de déplier mon aile à coté de la zone de dépliage, entre les rochers et les ronces. Soudain un pilote à coté de moi s’écrie « Une vipère !!! ». Nous sommes cernés par les vipères ! Super, après les stress du retour à la pente, du tas, de la collision avec un Mirage, d’avoir envie de faire pipi en l’air vient s’ajouter le stress de se faire piquer par une vipère ! Je décide de faire le maximum de bruit pour les effrayer, après tout il n’y a pas de raison qu’il n’y ait que moi qui soit stressé ! Les vipères de Job doivent encore se souvenir du deltiste qui déplie son aile en chantant super faux.

Si mon stratagème contre les vipères semble fonctionner, celui pour décoller plus tôt fait un bide ! Je suis encore en bout de file. Le ciel est gris et bas, pourtant les ouvreurs tiennent. Sur le déco ouest ce n’est pas franchement la bousculade pour décoller. Denis et François décollent du déco nord et réussissent à partir vers la B1. Plusieurs pilotes décollent alors, mais les conditions baissent. Tout ce joli petit monde se retrouve bientôt au tas. Toctoc et Schneitouille sont les derniers à se poser. Ils remonteront pour redécoller avant la fermeture de la manche. Toctoc se posera au but et schneitouille ... ... au même endroit que précédemment ! Nous verrons plus tard que Schneitouille a quand même une certaine constance dans le choix de ses attéros.

Là haut, l’ambiance est bien retombée. Tous les pilotes devant moi s’écartent et se remettent dans les zones de dépliage. Je me retrouve comme un C... devant le décollage. Que faire ? Je vais feindre le Luc L. ! Est-ce que je suis bien accroché, mon aile est-elle bien dans le sens de la marche ... ? Après un quart d’heure de ce petit manège, Renaud me lance « Alors Antoine ! Tu décolles ? ». Après tout, pourquoi pas ? J’en ai assez d’attendre, et puis faire un tas maintenant ou plus tard le résultat est le même ! Fort de se raisonnement implacable, je m’élance d’un pas léger vers la fin inéluctable de mon vol. Je fait cinq minutes de figuration devant le décollage, histoire de dire « regardez moi, je vole ! », et je me dirige bientôt vers l’atterrissage.

Coup de chance, je retrouve un petit thermique à moins de trois cents mètres au dessus de la Forie. Le thermique me permet de passer la fin de vallée de Valciviéres et la B1 que je ne vois pas, trop occupé que je suis à serrer mes 360°. Le thermique se renforce et me transporte bientôt au plafond. Je n’ai pas le temps de me sentir soulagé, que je me rends compte que je me suis trop laissé dériver et qu’il va falloir que je remonte contre le vent en plaine pour passer la B2.

Après quelques minutes d’effort, je finis par passer la B2. Mais j’ai perdu beaucoup d’altitude dans l’affaire ! Je réussis à me laisser dériver quelques kilomètres, mais je suis seul, aucun delta devant moi pour me montrer d’éventuel thermique salvateur ! Je finis par me poser pas très loin de mon attéro de l’avant-veille. Les conditions se sont bien améliorées, ce qui me permet de voir passer le gros des concurrents au-dessus de moi pendant que je replie mon aile. La vingtième place ce n’était pas pour moi ! Je termine néanmoins vingt-quatrième de la manche. Treize pilotes sont au but dont Bruno qui malheureusement n’a pas pu passer la B1.


Grappe au décollage

Pour la troisième manche, l’organisation décide de nous faire partir du Puy de Dôme. Voila toute la tribu du championnat sur la route de Clermont-Ferrand. Je n’ai encore jamais volé là-bas, il y avait toujours du vent et du brouillard, quand la route n’était pas bloquée pour cause de barrière de dégel ! Là-haut, le temps et la vue sur les puys sont superbes. Le terrain de dépliage est une grande prairie fournie d’une belle herbe bien grasse. J’ai copié une photo du décollage, sur le site Internet de l’organisation, prise par bi-placeur parapentiste. Ceci afin de faire baver d’envie, les aimables lecteurs, qui ont eu le tord de ne pas venir voler pendant cette semaine. Le but de la manche est un retour à l’attéro de La Forie, soit une centaine de kilomètres.

Eric et moi sommes tout excités à l’idée de rentrer au bercail autrement que par la route. Les conditions sont bonnes et les décollages sont nombreux, pas de problème pour choisir son instant de décollage. Une grappe enroule sur la droite devant moi, je décide de décoller. Le thermique est bien là et monter dedans ne semble pas me poser de souci. Tout à coup, je me rends compte que je suis dans une grappe d’une vingtaine d’ailes, le moment tant redouté vient d’arriver ! En fait, cela ne se passe pas trop mal. Je me cale sur l’aile qui est devant moi et fait abstraction des ailes qui sont en dessus et en dessous de moi.

Arrivé au plafond, je m’avance pour rejoindre Bruno. C’est alors que quelqu’un coupe le robinet « thermique ». Je décide de rejoindre le décollage, pour attendre la réouverture. Je ne suis pas le seul à avoir cette idée et nous nous retrouvons à trente, le long des cent mètres de large que fait le Puy de Dôme ! C’est une foire d’empoigne et la panique la plus totale ! Une dizaine d’ailes se retrouve en approche sur le terrain parapente, les ailes se pose à trois de front. Je m’accroche tant bien que mal, deux cents mètres en dessous du décollage. Malgré ma ténacité, je finis par me retrouver bas au dessus des sapins. La finesse de l’aile me permet tout juste de passer les sapins d’entrée de terrain, que je prends en P.T.I. .

Je suis le dernier à me poser, les autres réussissent à se refaire. Au moins, je suis tout seul, contrairement à mes prédécesseurs. François, qui est lui aussi par terre, me raconte les sketches des attéros précédents ... .. Il ne fait pas bon, de se poser à dix deltas sur un atterrissage parapente ! En bout de terrain, un pilote démonte son montant cassé, la manche est finie pour lui ! Pas pour nous ! Nous replions et remontons au pas de course, pour re-décoller avant la fermeture de la manche.

 


Décollage du Puy de Dôme avant la manche 3

Au décollage, il y a beaucoup de monde. Les autres pilotes se sont posés à l’atterrissage officiel ! Je re-décolle, mais je n’y crois plus. Le vent est fort et il est tard ! Je n’arrive pas à monter et je parts me poser à l’atterrissage officiel. Mon analyse est digne d’un Piaf ! Renaud et François qui re-décollent en même temps que moi font respectivement quarante et vingt kilomètres ! Ce manque de jugeote me propulse directement à la trentième place du classement. Finalement, c’est en voiture que nous rentrons, le soir venu, à Job.

Le lendemain rebelote, pour la manche 4, nous retournons au Puy de Dôme. Le menu du jour est une distance dans le sens du vent de quatre vingt cinq kilomètres. Les conditions ressemblent beaucoup à celles de la veille. Je monte aussi dans une grappe, mais cette fois elle dérive vers l’arrière du décollage. En voyant les conditions en plaine, je me demande pourquoi j’ai bien pu m’avancer lors de la manche précédente ? J’ai suivi le mouvement des autres ailes sans trop me poser de question !


L’intendance en action

Dans la grappe, je reconnais plusieurs pilotes, Schneitouille, Renaud, Bruno et David sont de la partie. Le vol s’annonce bien, je n’aurais qu’à suivre les indications qu’ils me donneront par radio. Tout à coup, j’entends hurler à coté de moi ! J’ai juste le temps de tourner la tête, pour voir Renaud qui passe à quelques mètres en dessous de moi. Heureusement qu’il a une aile sans mât ! Je ne comprends pas, je ne l’ai vraiment pas vu venir !

Echaudé par ce qui vient de se passer, je m’écarte de la grappe qui prend bientôt 300 mètres d’avance sur moi. Arrivée au plafond, la grappe part vers la B1. Que faire ? Courir après la grappe et risquer le tas à vouloir voler trop vite pour rattraper le retard, ou bétonner les plafonds au risque de se retrouver tous seul pour la suite du vol ? J’opte pour la deuxième solution, moins glorieuse mais plus sûre !

Quelques minutes plus tard, j’entends quelqu’un hurler en radio, preuve que la grappe est toujours bien groupée. Je suis au plafond et me laisse paresseusement dériver vers la B1. Plus au sud, le ciel change radicalement d’aspect, il est tout bleu alors que je suis sous une nappe de gros nuages noirs. J’essaye de rester le plus longtemps possible sous les nuages, mais je suis bientôt obligé de les quitter pour rejoindre la B1. Je ne tarde pas à voir les ravages des nouvelles conditions. Il n’y a pas un champ sur l’axe de la route qui n’a pas son delta. Je suis encore haut, et le vent de nord assez fort, me permet de parcourir une grande distance et de passer la B1 !

Au loin, j’aperçois un delta qui enroule sur une petite colline. C’est Monique ! Je la rejoins et nous enroulons ensemble. Cela fait bien dix minutes que nous enroulons de concert quand nous voyons passer comme une fusée le concurrent Danois. En trois-quatre tours, il est déjà au plafond et il part sans attendre vers Brioude. Même Monique arrive au plafond avant moi et part. Je suis vraiment un gros nul ! Un peu dégoûté par ce qui vient de se passer, je finis par partir moi aussi. Au nord de Brioude, j’aperçois Monique dans un thermique, en allant la rejoindre, je trouve un thermique et m’arrête dedans.

En passant au dessus de l’aérodrome de Brioude, j’aperçois les planeurs, qui rentrent se poser. Il est tard et ce n’est pas de très bon augure pour la suite du vol. Je suis bas et les thermiques sont de plus en plus faibles. Au sud de Brioude, je repère un terrain, dans la zone industrielle, qui ferait un superbe atterrissage. Il est bordé sur son flanc ouest par une petite colline face au vent. Je viens m’appuyer dessus, en faisant du soaring juste au dessus d’une petite maison.

La zone est bonne et me permet de remonter en me laissant dériver vers le but ! Le GPS affiche 10 kilomètres avant le but, je commence à y croire. Surtout ne pas me déconcentrer ! Ca serait la première fois que je fais un but dans une manche nationale, et pendant le championnat, s’il vous plait ! Malheureusement, je perds le thermique. Je tente de venir m’appuyer sur le sommet d’une des boucles des gorges de l’Allier. Mais rien n’y fait, et je ne peux désormais plus me poser au sommet des gorges ! J’aperçois, plus loin au fond des gorges, un champ fauché qui pourrait faire l’affaire. C’est une contre-pente bordée d’arbres, en lisière des gorges. Il y a juste une trouée dans les arbres, dans la diagonale du terrain, permettant de laisser passer aisément une aile. Pour plus de sécurité, je sors mon dragchute et commence mon approche au dessus de l’Allier.

Je prends mon dernier virage pour m’aligner sur le terrain, quand mon aile gauche s’enfonce brusquement. Je n’ai pas fait attention au gradient du terrain ! Je suis sur la tranche à vingt mètres sol ! Elle se redresse, avant que je ne sois violemment plaqué au sol. Heureusement, les roulettes ont fait leur office. Par contre, je finis de déchiqueter mon pantalon, que j’avais déjà bien entamé une semaine auparavant dans une autre contre-pente à Saint André.

Je suis à six kilomètres du but ! C’est pas possible ! Je fais un blocage psychologique sur le but ! Je suis quand même content de mon vol, la région est super belle à survoler ! Je suis dans un coin perdu qui n’est même pas indiqué sur la carte. Chouchou a beaucoup de mal à me retrouver. A 21h00, je finis enfin par voir le camion ! Nous sommes attendu à Job pour le pointage et pour le repas de l’organisation ! Il nous reste 80 kilomètres de petites routes auvergnates à faire, que va-t-il nous rester à manger ?

Nous arrivons à 11H00 à Job. Le préposé au pointage est encore là ! La gentillesse et le dévouement des bénévoles a été durant toute la semaine implacable ! Au repas, Toctoc est tout triste seul dans son coin. Le pauvre n’a fait que 40 kilomètres. Même Chouchou ne peut s’empêcher d’aller lui enfoncer son clou un peu plus. Je vais m’excuser auprès de Renaud, pour l’incident du début de vol. C’est alors qu’il m’explique qu’il m’avait vu, et qu’il avait foncé sur moi en criant pour ne pas s’éloigner de son thermique. Il a refait le même coup à David, un peu plus loin et c’est lui que j’ai entendu crier en radio. Quel enfoiré !!! Mon vol me permet de me classer 13ème de la manche et de revenir à la 21ème place du championnat.


Dans la file d’attente au décollage du Puy de Dôme avant la manche 4

Pour la manche 5, ma petite femme doit remonter dans le Nord pour le baptême de la petite-nièce. Je n’ai plus ma Pompon girl (ou plutôt balloon girl) pour m’encourager. Cette manche ressemble beaucoup à la 3ème. Nous décollons du Puy de Dôme pour un but fixé à Ambert. Peut être une deuxième chance de ne pas rentrer en voiture ? Effectivement, les similitudes avec la 3ème manche sont troublantes ! Je décolle pour faire un tas et je remonte pour re-décoller. Je suis comme d’habitude, accompagné de ... ... Schneitouille, Renaud, David etc, etc ... Fred Bergey boude : il a déjà fait deux tas la veille et refuse de décoller une deuxième fois. Schneitouille aurait dû suivre son exemple, il fera à nouveau deux tas dans la même journée !

Mon deuxième décollage se passe mieux. Je pars avec Renaud et David. Ils sont plus rapides que moi et je les vois très vite s’éloigner. Je continue mon petit vol pépère en solitaire. Au nord d’Issoire, je rejoins deux ailes qui enroulent bas. C’est David et Françoise Dieuzeide qui ne tardent pas à me rattraper. Mais comment je fais pour monter moins vite que les autres ? Le thermique faiblit, et je vois mes co-thermiques s’éloigner avec un rigide, qui nous à rejoint entre temps, pour traverser Issoire. Je les suis. La traversée d’Issoire me paraît longue et peu hospitalière. De plus, j’ai repèrè un grand champ juste derrière un Inter Sport.

C’est l’occasion rêvée d’aller faire les soldes pour changer mon pantalon qui ne mérite plus ce nom. J’ai le temps de me poser, de replier mon aile et d’aller acheter mon pantalon, juste avant la fermeture du magasin. Françoise et David prolongent leur vol d’une vingtaine de kilomètres et finissent respectivement 12ème et 13ème de la manche, j’aurais peut être dû les suivre ! Mes petites emplettes me permettent de finir 22ème de la manche et me font redescendre à la 23ème place du général.

La sixième manche s’annonce mal. Il pleut et le ciel est très couvert, beaucoup de gens annoncent un concours de finesse. Ca me va parfaitement, 23ème au général et 21ème dans le classement open, pour un tocard dans mon genre, c’est inespéré ! Nous montons au mont Chouvet et déplions sous un ciel tout gris et dans le froid. Malheureusement, en début d’après midi le ciel se découvre et laisse place a des conditions très généreuses. Il faut refaire la queue au décollage. Comme d’habitude, je décolle dans les derniers. Je n’arrive pas à bien monter.

Quand enfin, j’arrive à quitter le site, j’aperçois Mario Alonzi qui termine sa manche. Je réussis à passer les deux premières balises, mais alors que je me dirige vers la B3, le ciel se couvre à nouveau et je me pose à l’aérodrome d’Ambert. Bruno, qui s’est posé 8 kilomètres plus loin, me passe devant au classement général.

Cette semaine a vraiment été fabuleuse ! L’organisation, les conditions et l’ambiance ont été irréprochables. Même si mon classement ne reflète pas ma vraie valeur et que beaucoup de gens meilleurs que moi sont derrières, j’ai hâte de remettre en jeu ma 24ème place, au championnat de l’année prochaine, qui se déroulera ... ... on ne sait pas encore où !


Schneitouille avec sa belle aile toute neuve

Antoine Pfeiffer pilote émérite du club des Piafs.
Texte tiré du site : http://lespiafs.villebon.free.fr


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