ATTERRISSAGE - Approcher simple
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- Publication : vendredi 15 juillet 2011 22:57
- Écrit par Raymond Caux
Pour mettre vraiment toutes les chances de son côté, l'approche respecte une stratégie, de préférence toujours la même. Il s'agit de décomposer cette phase complexe pour la maîtriser. Distinguons ses différentes parties : préparation, perte d'altitude, finale. A 150 m/sol, on peut essayer de garder cette bulle foireuse, mais il serait prudent d'avoir une bonne idée de la prise de terrain ou mieux de carrément se concentrer sur elle. Le cœur de la stratégie est le point de début de finale : toutes les complications sont résolues avant, pour qu'il ne reste plus à faire qu'une longue finale droite, tâche déjà exigeante si c'est turbulent.
Pendant le rapprochement du terrain ou préparation, nous "faisons le ménage" : aile détendue, harnais ouvert, annonce à la radio, surveillance du trafic et coordination avec les autres ailes. Nous enregistrons l'aérologie, dérive en l'air et au sol pour anticiper le gradient (ou la brise du soir inversée au ras du sol), et les obstacles pour décider où placer la perte d'altitude et la finale. Si la direction du vent au sol varie, nous prévoyons une finale "diagonale" qui laisse le choix pour réajuster en entrée de terrain. Notre regard embrasse tout le secteur, surveille sous quel angle nous voyons le point de début de finale, et ne le lâche plus beaucoup.
Nous rejoignons la zone de perte d'altitude, sortons le dragchute aile à plat et à vitesse normale, et entrons dans le plan de descente, plan incliné entre 30 et 45° et se rapprochant du terrain face au vent, éventuellement sur le côté (dans ce cas à 45°) si le secteur précédent est impraticable. Nous descendons dans ce plan en gardant l'angle constant pour aboutir au point de début de finale, lui-même entre 30 et 45° du sommet du dernier obstacle, et à nettement plus de 20 m/sol. La descente se fait couché et à vitesse normale. Exceptionnellement, l'angle peut sortir de la fourchette par vent très fort, ou vent nul et sans dragchute. Avec une finesse faible il est plus facile d'atteindre sa cible, donc le dragchute est la procédure normale, on le laisse juste rangé de temps en temps pour garder la main, ou en contre-pente. Et réinsistons : tout ceci se déroule à l'extérieur du terrain !
Nous arrivons donc au point de début de finale, nous redressons, prenons le bas des montants et sortons le train d'atterrissage, toujours à plat et à vitesse normale. Maintenant nous entamons la finale, les mains en bas des montants permettent de garder l'autorité de pilotage et de tirer, c'est le moment. Nous fixons le point d'aboutissement (pas l'arbre !), affichons entre 50 et 70 km/h suivant la force du vent, pour passer le gradient, et ajustons la finesse grâce au dragchute. La seule variable à surveiller est l'altitude. En arrivant près de sol, c'est l'arrondi et le palier, détaillé dans la page atterrir. Il y a aussi la variante une main sur la barre, l'autre au montant à l'épaule, adaptée en biplace, mais qui ajoute un geste pendant le palier.
Laissons les méthodes spectaculaires aux virtuoses. Les avions réussissent généralement leur atterrissage après une approche claire et une longue finale. Soyons raisonnables : une approche construite, avec des repères pour corriger ensuite. Et toujours le recyclage en école ou au treuil avec une aile facile, la vidéo qui ne triche pas ... Si nous oublions le reste, gardons l'essentiel, le point de début de finale. Bons vols.
Raymond Caux
www.wikidelta.com, le magazine en ligne du deltaplane
