DECOLLAGE - Réussir son déco en deltaplane
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- Publication : mercredi 10 septembre 2008 06:58
- Écrit par Raymond Caux
Lorsque l’on observe des décollages en rafale, les cheveux se hérissent souvent ... Quant aux spectateurs, ils sentent bien que c’est "chaud" et ça leur ôte l’envie d'essayer, ce qui tombe bien puisque nous sommes trop nombreux … Que pouvons-nous faire pour améliorer la technique et notre sécurité ?
Cette phase a l’inconvénient d’être très courte et très dense, et on est souvent pressé de passer aux "choses sérieuses". La séquence apprise en école devient un "trou noir", et sans conscience de ce qui s’y passe, impossible de progresser. Ça passe en général, mais les conséquences d’un échec sont imprévisibles. La vidéo montre indiscutablement les lacunes. Le pilote expérimenté revenant en pente école est disponible pour améliorer son ressenti et corriger ses défauts avec des ailes lentes et faciles. Le treuil scooter permet de répéter sans fatigue.
Maintenant la technique. On règle avant tout ce qui peut l’être, instruments, accrochage … pour n’avoir plus au "point fixe" que le décollage à gérer. L’aile est très bien équilibrée par terre, donc préparons cap et incidence barre au sol, pour soulever l’aile au dernier moment. L’incidence n'est ni trop forte pour laisser accélérer, ni surtout trop faible pour donner la portance (et ne pas passer devant). L'aile s'élève symétriquement (sinon on repose) et on enchaîne le mouvement, c’est le "décollage dynamique".
Le démarrage est progressif pour que l’aile accompagne, on marche le premier pas et on accélère coudes écartés. L’aile se porte très tôt, la force d’entraînement passe dans la sangle d’accrochage, les mains restent légères pour sentir l’aile voler, car c’est bien l’aile qui décolle le pilote et non celui-ci qui sollicite le décollage avec un horrible poussé ! Le pilote s’allonge et passe à la barre avec de la vitesse, donc de la sécurité, c’est propre, c’est beau, ça donne envie …
Voyons les cas particuliers. Pente faible et vent nul, longue course, bonne décomposition de la gestuelle. Pente forte, ça pardonne tout, mais on n’apprend rien. Vent de travers, on accepte un angle inversement proportionnel à la force du vent et à la pente. Treuillé ou remorqué, on accompagne la traction, sur chariot on pousse au début pour l’emmener, et en remorqué on évite de trop monter après le décollage pour laisser l’ULM respirer. Sur tremplin court, on peut démarrer un mètre avant son début, l’aile ne vole pas encore et la rupture de pente ne gêne pas. Le portage en "méthode simple" mains derrière les montants facilite la gestuelle en école mais limite le maintien de l’aile, le style classique bras enroulés permet un bon maintien, au risque de ne rien sentir et de ne pas laisser voler. Les mains sont légères sur les montants, juste prêtes à intervenir, l’aile bien centrée se cale toute seule à la bonne incidence / vitesse.
Alors on est complètement disponible pour sentir le moment où Aile nous emporte, c’est l’un des instants les plus magiques du vol, dommage de ne pas le savourer, c’est gratuit ! Et filmez-vous les uns les autres, grands éclats de rire garantis, mais soyez pédagogues plutôt que de pousser les cancres vers la sortie. Accélération progressive, sentir l’aile voler, et se régaler !
Bons vols !
Raymond CAUX
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